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Freelancing : une solution à la quête de sens au travail ?
A quoi sert mon travail ? Mon travail me plait-il ? Comment me motiver à me lever tous les matins ? Ce métier, que j’exerce depuis des années, est-il en adéquation avec ce que je veux vraiment faire ? Selon une étude du cabinet Deloitte sur le sens au travail, 87% des travailleurs interrogés veulent donner du sens au travail.
Les facteurs de satisfaction varient fortement d’une personne à l’autre, notamment du fait de nos systèmes de valeurs différents, en fonction de notre culture, de notre éducation… Toujours selon la même étude, 85% des interrogés pensent que c’est à chacun de donner le sens qu’il souhaite à son travail, que celui-ci soit porté par la motivation individuelle ou collective. Il existe différents facteurs auxquels le sens du travail serait lié : le travail d’équipe, l’activité du quotidien, les valeurs de l’entreprise, le produit vendu… Ces différents facteurs sont répartis en trois catégories : “l’avoir”, “l’être”, le “faire”. “L’avoir” représente les différents capitaux acquis par son travail, le “faire” est la production même d’une tâche et “l’être” est lié à l’épanouissement de l’humain dans son emploi.
Cette question du sens au travail est intéressante à analyser en parallèle de l’explosion du nombre de freelances. On peut se demander en quoi le passage au statut de freelance s’inscrit dans cette quête de sens.
La quête de sens est différente d’un individu à un autre
Pour certains, exercer un métier qui a du sens c’est avoir une utilité sur le monde extérieur, une utilité sociale. Ici, ce sont les facteurs du “faire” et de “l’être” qui sont en jeu. En effet, c’est se lever tous les matins et pouvoir se dire que son métier va changer quelque chose, même si ce n’est que d’une manière infime. Il existe de nombreux métiers qui procurent ce sentiment de satisfaction pour ceux qui l’exercent : le personnel médical, les travailleurs sociaux, les policiers… Malgré la difficulté de leurs emplois, ces travailleurs ressentent une certaine fierté ce qui donne du sens.
Cependant, la satisfaction ne découle pas seulement de l’utilité que l’on peut apporter sur le monde extérieur. Même si l’entreprise dans laquelle on travaille n’a pas un but forcément vertueux pour la société, le fait de savoir que l’on contribue à la réussite de son entreprise peut rendre fier. D’autant plus, il est important pour les salariés que leur travail soit reconnu. Selon une étude Deloitte et Cadremploi, 7 travailleurs sur 10 estiment ne pas être reconnus à leur juste valeur. Ne pas reconnaître les employés pour les tâches effectuées peut les démotiver, et donc ralentir leur productivité pour que, finalement, ils ne trouvent plus de sens à leur travail.
Enfin, donner du sens à son travail n’est pas forcément avoir une utilité, mais tout simplement faire ce que l’on aime. Selon la Conférence des Grandes Ecoles, 86% des jeunes diplômés cherchent en priorité un emploi en phase avec leurs valeurs. Exercer un métier pour lequel on prend du plaisir permet d’être motivé à aller travailler par exemple en transformant sa passion en emploi. Les métiers artistiques sont très représentés ici.
L’explosion des bullshit jobs
Mais tous les métiers ne rendent pas tout aussi fiers. David Graeber, un anthropologue américain parle de ces emplois dans son livre sur les “bullshit jobs”. Il base sa théorie sur de nombreux salariés convaincus d’occuper aujourd’hui des jobs inutiles, voire même nuisibles. Il explique que 37% des Britanniques pensent que leur travail n’apporte rien au monde. Faire une tâche qui sera vérifiée ensuite par toute la hiérarchie, rédiger des documents qui ne seront jamais lus entièrement ou tout simplement travailler pour une entreprise dont la production, selon nous, ne changera pas le cours du monde. En effet, même pour les métiers ayant une “utilité sociale”, la lourdeur des tâches administratives ou la division du travail peuvent parfois éloigner du but premier du métier et donner l’impression que l’on est inutile. Ces réflexions amènent à penser que : “Rien ne changera si j’arrête d’exercer mon métier”. Ils pensent que s’ils ne travaillent plus, la chaîne de valeur fonctionnera tout aussi bien, contrairement aux différents métiers cités précédemment, dont l’utilité est unanimement reconnue.
Le Freelancing comme réponse à cette quête de sens
Cette recherche de sens est donc aujourd’hui partagée par de plus en plus de salariés. Parmi eux, nombreux ont décidé de quitter leur emploi et de s’installer sous un statut qui croît de plus en plus : les freelances.
Pour certains la quête de sens passe par l’indépendance. En effet, l’indépendance, quand elle est voulue et bien réfléchie en amont, permet d’atteindre tout à la fois plusieurs facteurs de satisfaction. Selon une étude faite par Linkedin et le groupe Adecco, 54% des freelances ont fait ce choix pour atteindre leurs ambitions. Choisir ses propres missions et définir son propre cadre permet donc de donner du sens car il permet de se fixer des ambitions et de pouvoir les atteindre grâce à ses propre choix. Comme dans tout autre métier, cette indépendance permet d’obtenir les différentes sources de satisfaction.
- “L’avoir” : Selon son expertises, facturer directement un client plutôt que d’être salarié peut permettre d’accroître significativement ses revenus.
- Le “faire” : ils peuvent choisir d’effectuer les missions de leur choix, qui leur correspondent.
- Enfin, “l’être” : il résulte principalement de l’atteinte des deux objectifs précédents : le fait d’être plus à l’aise financièrement, de faire ce qu’il souhaite permet à l’indépendant d’avoir une meilleure organisation professionnelle-personnelle et donc d’être plus épanoui dans ses missions.
Cependant, cette quête de sens ne trouve pas lieu sans soulever de critiques. On peut souvent entendre que cette exigence concerne les privilégiés, ou encore qu’elle touche principalement les nouvelles générations, Y et Z. Ces générations sont connues pour être celles du zapping, de l’ennui rapide et donc du besoin constant de changement. Pour beaucoup, donner du sens à son travail ne serait en fait qu’un simple caprice, qui permettrait aux jeunes travailleurs de pouvoir changer de voie dès lors qu’il s’ennuie dans un emploi. Elles passent vite à autre chose et veulent donc pouvoir se reconvertir facilement. Cependant, le problème n’est pas à attaquer dans ce sens là. Les jeunes générations ne sont pas constamment en état de lassitude, elles se posent peut-être plus de questions que les générations précédentes. La façon de travailler et les métiers en eux-mêmes on bien changé et sont constamment en évolution. Les nouvelles générations pensent donc le travail autrement, et sont conscientes que celui-ci représente une grande partie de leur quotidien, et préfèrent donc y trouver du sens.
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