Paroles de consultant #15 : Olivier, Manager de transition Supply Chain

Consultant indépendant depuis 10 ans, Olivier a fait ce choix au moment de la crise économique de 2008. Ayant une expertise en Supply Chain assez développée grâce à ses expériences dans des entreprises comme Saint Gobain ou encore des cabinets de conseil comme EY, il s'est lancé en tant que Manager de Transition. 10 ans après, il nous raconte pourquoi il a fait ce choix, quelles étaient ses craintes et surtout quel recul il a aujourd'hui sur le statut d'indépendant.

Peux-tu nous expliquer pourquoi tu as choisi le métier de consultant indépendant ?

En 2008, l’entreprise dans laquelle j’étais, a été fortement impactée par la crise économique.

Mon poste a été supprimé et j’ai donc été confronté à ce que l’on appelle pudiquement un accident de la vie professionnelle. A 50 ans c’était peut-être l’occasion de se remettre en question et réfléchir à ce que je pouvais faire et surtout ce que j’aimais faire. J’avais une expérience à la fois en tant que Consultant et en tant que Responsable Opérationnel dans le métier de la Supply Chain. Une amie m’a parlé du métier de Manager de Transition en étant indépendant. Je me suis renseigné sur ce marché, j’ai contacté quelques cabinets de Management de Transition et j’ai rapidement enchaîné sur une première mission. L’aventure a commencé et dure depuis 10 ans.

J’ai appris au cours de ces années, en tant que Manager de Transition, l’opportunité que nous avons d’être en dehors de la politique des entreprises. Nous n’avons pas d’histoire avant, nous n’aurons pas d’histoire après, nous contribuons à l’écriture d’une page au cours de la mission. Nous avons cette capacité à prendre du recul et à faire prendre des décisions.

Quelle était ta plus grande crainte au moment de te lancer ?

Pour moi, être indépendant, c’était une nouvelle façon de travailler.

Mon chiffre d’affaires donc mes revenus dépendent de ma capacité à enchaîner les missions et minimiser la durée entre les missions. En développant son réseau ce sujet devient moins crucial. On arrive à être connu et reconnu sur le marché et les appels vous sollicitant pour des missions viennent spontanément. On finit même par décliner certaines opportunités. Ce peut être frustrant mais abondance de propositions ne nuit pas !

En tant qu’indépendant on est confronté à certains moments de solitude. On peut se retrouver seul face à des choix, des décisions ou des recommandations à faire, sans pouvoir échanger avec un collègue pour se conforter. C’est un point que je n’avais pas anticipé en me lançant. Mais heureusement, au fil des années, on est mieux armé pour aborder ces situations.

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite devenir indépendant ?

Le marché est bien organisé. Il y a des structures qui développent le marché et recherchent des missions et des indépendants qui sont la force de frappe pour réaliser celles-ci.

Le premier conseil est de développer son réseau auprès de ces structures (cabinets de management de transition et les cabinets de conseil) mais également auprès de ses propres connaissances, amis, anciens collègues, camarades de promotion... Il faut démultiplier ses chances de trouver une mission.

Un deuxième conseil, concerne le choix entre portage salarial et création d’une société. Dans un premier temps, je recommande de s’appuyer sur une structure de portage salarial. Il sera largement temps de monter sa propre structure juridique quand le business sera suffisamment développé. Attention à bien choisir sa structure de portage car elle est le gestionnaire des revenus.

Comment vois-tu l’évolution de ton expertise dans les prochaines années ? 

Mon expérience acquise en cabinet de conseil en tant que consultant et en entreprise en tant qu’opérationnel me permettent de mettre à disposition des entreprises mes compétences pour aborder les projets clés de transformation. Chaque mission est une opportunité et vient enrichir mon expertise. C’est cette multiplication de missions qui permet d’apporter des solutions adaptées, concrètes et pragmatiques.

Quelle mission t’a particulièrement marqué ? 

La mission qui m’a particulièrement marqué est la plus courte, 3 mois. Elle ’est réalisée dans un réel climat de confiance mutuelle avec le Client ce qui m’a permis d’être très efficace et d’aboutir à des résultats concrets.

De plus à l’issue de cette mission, mon Client m’a recommandé auprès de ses collègues au sein de l’organisation. J’ai ainsi enchaîné d’autres missions dans cette Entreprise. C’est extrêmement satisfaisant et valorisant.

Quelle serait ta mission idéale ?

La mission idéale est celle qui part sur des bases saines de confiance mutuelle. Celle-ci va favoriser l’écoute, l’échange, la détermination des véritables enjeux et la mise en œuvre de solutions concrètes et pragmatiques.

Le Client va rapidement en mesurer les bénéfices et le Manager de Transition, outre sa satisfaction personnelle, pourra citer en référence cette mission et crédibiliser ses futures propositions.

Une dernière chose à ajouter ?

N’oubliez pas, 100 % des gagnants ont tenté leur chance !

On ne prend aucun risque à se lancer. Au départ j’étais Manager EN Transition et je suis devenu Manager DE Transition.

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